Football Congolais : Quel type de championnat de ligue 1 & Ligue 2, cette saison ? Quelle linafoot ?
Dans moins de dix jours, précisément, le 11 novembre 2023, va démarrer le championnat national direct de Ligue 1 du Congo, sous l’ère de la « professionnalisation » semble-t-il. Pourtant, au regard, de nombreuses insuffisances, plusieurs observateurs du football congolais, n’y croient pas. D’aucuns disent que cette professionnalisation, n’est qu’une « utopie », une illusion, et que même les dirigeants de la Fédération Congolaise de Football, eux-mêmes n’y croient pas. Quand d’autres disent, que rien ne va changer, nous repartons dans les mêmes bêtises et les mêmes insuffisances, ce n’est pas l’arrivée de la société AVAS SPORTS EVENT, qui changera quelque chose. Trop d’amateurs et d’incompétents. Analyse de la rédaction.
Depuis plusieurs semaines, les clubs de football congolais qualifiés pour le championnat national direct de Ligue 1, se préparent à une nouvelle saison palpitante sous l’ère de la « professionnalisation », avec un partenaire suisse, venu pour accompagner la Fédération Congolaise de Football dans sa vision de développer les championnats nationaux de Ligue 1 et Ligue 2 et les rendre professionnels. Matchs amicaux par ci, stage de préparation à l’extérieur par là, les choses sont vraiment pris au sérieux par les différents acteurs.
Cependant, au-delà de cet enthousiasme affiché par les clubs, il faille se poser les vraies questions, qui sont fondamentales pour un championnat national dit professionnel.
Une Ligue Nationale de Football (LINAFOOT), qui n’a aucune existence juridique et morale ?
Peut-on parler de championnat national professionnel, si l’organisateur technique de ce championnat, n’a aucune existence juridique morale, basée sur des Statuts et un règlement intérieur ? Vous pouvez vérifier, qu’il s’agisse du Sénégal, du Cameroun, du Maroc, les ligues nationales de football professionnelles respectives de ces pays, sont dotées de statuts propres à elles, en plus d’avoir des règlements qui régissent les compétitions nationales qu’elles organisent. C’est tout le contraire de la Ligue Nationale de Football (LINAFOOT) du Congo, qui elle n’a aucune existence morale et juridique, mis à part un règlement du championnat national direct de Ligue 1, qui contient beaucoup d’insuffisance et demande à être révisé. C’est l’élément fondamental à mettre en place pour une ligue nationale de football dite « professionnelle ».
Une absence de communication professionnelle, alors que l’on parle de professionnalisation de football
Triste est de constater, qu’à quelques jours du début du championnat national direct de Ligue 1 dit « professionnel », il n’y a aucune communication professionnelle faite autour de ce démarrage de championnat de ligue professionnel. La Ligue Nationale de Football (LINAFOOT), qui a pour mission d’organiser, gérer et communiquer sur ce championnat national de ligue 1, selon les textes réglementaires du championnat national direct de Ligue 1, n’a ni logo officiel, ni site internet officiel, ni pages sur les réseaux sociaux. Bref, elle n’a aucun canal de communication officiel, et c’est encore la Fédération Congolaise de Football, qui communique en lieu et place de sa ligue nationale de football, bafouant ses propres textes réglementaires. Même une simple page Facebook, qui aujourd’hui ne demande pas d’avoir un doctorat pour en avoir. C’est triste ! Nous sommes en 2023, au XXIe siècle, et c’est comme ça que l’on compte gérer la communication du championnat national professionnel de ligue 1, en communiquant sur la page de la fédération et en diffusant le calendrier de la phase aller, via des messageries privées, telles que « whatapps ».
Des matchs concentrés que dans deux stades et deux villes du pays
Contrairement aux précédentes saisons sportives, où les matchs se déroulaient dans différentes villes, Brazzaville, Pointe Noire, Dolisie, Owando, ce qui permettait de développer une vraie attractivité du football partout dans le pays, en particulier à l’intérieur du pays, à compter de cette année, avec la « professionnalisation » annoncée, les matchs ne se dérouleront que dans deux stades et deux grandes villes. Il s’agit du Stade Alphonse Massamba Debat de Brazzaville, déjà sous une menace de la CAF, et le Complexe Municipal de Pointe-Noire. Aucune explication n’a été donnée par les dirigeants de la Fédération Congolaise de Football ou de la Ligue Nationale de Football, dans ce nouveau format. Est-ce pour des raisons économiques, puisqu’il est de notoriété publique, que la Fédération Congolaise de Football, prendre en charge les déplacements des différentes équipes partout dans le pays, lorsqu’il s’agit de disputer un match pour les clubs, en dehors de leurs villes respectives ?
Nombreux sont les observateurs, qui pensent que cette stratégie édictée semble t’il par le nouveau partenaire de la FECOFOOT, AVAS SPORTS EVENT, a été mal étudiée et cela va avoir un effet de désintéressement du football à l’intérieur du pays. Alors que le football manque déjà de visibilité dans notre pays, même quand de grandes rencontres se jouent dans notre championnat national, nombreux sont les Congolais, qui ne le savent pas. Il aurait peut-être été intelligent de continuer à organiser les matchs du championnat partout où il y a des infrastructures sportives, puis de développer une économie, ou du business autour de ses rencontres.
Des joueurs sans contrats de travail, les clubs congolais n’ayant pas de modèles économiques
Après l’annonce de l’arrivée du partenaire AVAS SPORTS EVENT, il se disait que ce dernier devrait renflouer les caisses des clubs de football des championnats nationaux de Ligue 1 et de Ligue 2, à hauteur de 30.000.000 FCFA par club, afin que ces derniers puissent rémunérer leurs joueurs. Pourtant, ce que la Fédération Congolaise de Football, n’avait pas pris en compte, que selon les textes de la FIFA, il ne s’agit pas que dans un championnat national de football que les joueurs soient rémunérés, pour que celui-ci puisse être considéré comme un championnat professionnel.
Pour la FIFA, un championnat est considéré comme professionnel, lorsque l’ensemble des clubs ou structures sportives qui compensent ce championnat, concluent des contrats de travail avec les joueurs de football, au regard des textes qui régissent le code du travail du pays, et que ces salaires puissent être supérieurs aux dépenses effectives engagées par les joueurs. Au regard de tout ça, même avec 30. Million par club, aucun club congolais n’auraient pu proposer des contrats de travail aux joueurs, tout en les déclarant à la CNSS, sans un véritable modèle économique ou des gros sponsors (entreprises congolaises), qui accepteraient de soutenir les clubs.
L’autre annonce quo est venue, remettre en question ce championnat que l’on nous a présenter comme « professionnel », c’est celle du partenaire AVAS SPORTS EVENT, qui fait part de son désir de ne pas doter les clubs des 30 millions comme promis au départ, car les sponsors démarchés n’ont pas donné suite.
Des clubs qui continuent à s’entraîner sur du sable ou dans les aires de jeux des établissements publics, sans véritable cellule de communication ou officier média.
L’autre marqueur de cette fausse professionnalisation, c’est le fait que l’ensemble des clubs congolais manquent de structures adéquates pour s’entraîner correctement. Plusieurs clubs congolais de Ligue 1 et de Ligue, continuent à s’entraîner sur des terrains sableux, ou encore dans les espaces d’aires de jeux sableux appartenant à différents établissements des villes congolaises. Comment peut-on parler de « professionnalisation », si nos clubs s’entraînent dans ces conditions ? Il serait impossible à nos clubs, de pratiquer du bon football et de produire du bon jeu.
En plus de l’absence d’infrastructures adéquates pour s’entraîner, plusieurs clubs de football du Congo, du championnat national d’élite, n’ont pas d’officier média, encore moins de cellule de communication, même en ligue 1. Nombreux des présidents de ces clubs, ne trouve pas l’importance de communiquer, même sur les réseaux sociaux, alors que cela est nécessaire pour donner une bonne visibilité au championnat national. Mais que dire ? Les Chats ne font pas de souris ! Si la Ligue Nationale de Football, n’a pas de canal de communication officiel, pourquoi exiger aux clubs d’en avoir. Ne dit-on pas, que la charité bien ordonnée commence par soi-même ?
En somme et au regard, de tout ce qui précède, nous concluons qu’il ne faille pas s’attendre à des changements majeurs dans notre football. Nous assisterons à la même qualité du championnat national direct de Ligue 1, même si celui-ci ne sera concentré que sur deux grandes villes du Congo. Aussi, il faut arrêter de parler de professionnalisation, car nous sommes encore loin, d’avoir posé les bases d’une professionnalisation au Congo. Pour l’instant au Congo, nous pratiquons un football de loisir d’élite, car nous sommes même loin du football amateur, qui est tout de même bien structuré ailleurs.