CAN U20 2023 : La problématique des âges truqués des joueurs revient sur la table
La triche sur l’âge dans le football africain est un fléau devenu systémique. Si certaines nations prennent des mesures pour lutter contre les fraudes, d’autres par contre trouvent des combines pour passer entre les mailles du filet, en jouant sur le visage de enfantin de certains joueurs, pour ne pas respecter les âges demandés lors des différentes compétitions africaines régionales ou continentales. A la fin, c’est le football juvénile qui perd son sens et des compétitions africaines biaisées.
Sujet sensible dans le monde du ballon rond, le trafic d’âge l’est encore plus sur le continent africain, d’où sont originaires de nombreux jeunes, coupables de fraude sur leur âge, mais aussi soutenues par les responsables des clubs et encore plus grave des dirigeants de fédérations de football au courant du trafic d’âges de plusieurs joueurs convoqués au sein de leurs sélections respectives, sans pourtant agir en conséquence.
Rajeunir l’âge des footballeurs. Cette méthode est souvent pratiquée par des clubs, agents ou même des recruteurs peu scrupuleux, avec l’aide de faussaires ou d’une administration corrompue, qui recherchent gloire et argent. Les fraudeurs originaires d’Afrique se servent de cette méthode pour briller sur les pelouses. Ceux qui viennent des pays développés espèrent quant à eux placer les prodiges du ballon rond dans des centres de formation en Europe, attendant qu’un club intéressé soit prêt à y mettre le prix.
Certaines fédérations africaines de football seraient parfaitement au courant de ce trafic d’âge très tabou, mais fermeraient les yeux pour jouir de footballeurs talentueux et faire briller leurs sélections respectives, durant les compétitions africaines.
Dernier exemple en date de fraude présumée, le cas de plusieurs sélections africaines participant actuellement à la CAN U20 2023 en Egypte, dont la polémique sur la fraude à l’âge des joueurs a été rallumée par la sélection des Pharaons U20 d’Egypte, accusant celle du Sénégal, d’avoir triché sur leurs âges de plusieurs de leurs joueurs.
Doit t’on croire les Égyptiens ou pas ?
S’il faille mettre dans un premier temps, mettre les accusations Égyptiennes sous le dos de l’élimination prématurée de leur propre compétition, il faut reconnaître que les accusations portées par les pharaons sont bien fondées et justes. Plusieurs sélections africaines participants actuellement à la CAN U20 2023, ont bien au sein de leurs effectifs des joueurs ayant rectifiés leurs âges. Ce n’est un secret pour personne. Toutefois, aucune d’entre elles n’acceptera de reconnaître la véracité de ces accusions.
Par ailleurs, il suffit d’une petite enquête sur le passé de certains joueurs, pour se rendre compte que parmi eux, nombreux ont triché sur leurs âges et se retrouvent tout de même à cette CAN des U20. Il y a aussi autre chose qui trahit ces joueurs qui sont censés être en âge de croissance : la force physique et le tonus musculaire qu’ils montrent durant les rencontres. Si certains diront, qu’il peut s’agir d’un travail musculation et une bonne condition physique, qu’importe, à vingt ans, un jeune ne peut avoir la force physique, le tonus et capacité athlétique d’un joueur dont l’âge varie entre 25 et 28 ans.
Quelles conséquences du trucage des âges pour le football et les joueurs africains ?
Si cette pratique qui existe depuis des lustres, risque de perdurer avant qu’une véritable solution ne soit prise à la fois par la CAF et les fédérations de football africaines, il faut le reconnaître qu’elle a un impact sur les compétitions africaines, mais aussi et surtout sur les joueurs africains. En effet, en truquant tout le temps les âges de leurs joueurs, les sélections africaines ne se rendent pas compte, mais les compétitions sont biaisées et les joueurs ne sont pas jugés sur des critères justes, sachant qu’il y a tout de même des sélections qui se présentes avec des effectifs ayant des joueurs avec leurs âges non rectifiés.
Aussi, c’est parfois la compétition qui en prend un véritables coup. Il y a quelques semaines, lors du tournoi zonal UNIFFAC qualificatif à la CAN U17 qui se déroulera en Egype, on a vu la sélection Congolaise des Léopards de la RDC, déclarée forfait parce que plus de la moitié de son effectif comptait des joueurs ayant échoué au test IRM et dont les âges étaient supérieur à 17 ans. La sélection Tchadienne a elle aussi sanctionnée, car un de ses joueurs avait échoué au test IRM. Enfin de compte, le tournoi UNIFFAC U17 prévu à 5 équipes, s’est finalement déroulé avec 3 équipes.
Pour les joueurs aussi, il y a un impact sur la carrière. On est sélectionné certes, on modifie l’âge avec l’aide à la fois des autorités administratives et sportives, parce que ont est alentie, mais la carrière est déjà amputée. Car si l’âge peut être trafiqué, il n’en est pas de même avec l’horloge biologique qui donne généralement des signes de fatigue à la trentaine. Voilà pourquoi, plusieurs joueurs africains, finissent plutôt leur carrière footballistique, alors que sur la papier ils sont censés à un âge de plein de potentiel.
Le risque pour l’avenir de ce sport en Afrique : la perdition du potentiel de jeunes talents qui n’ont pas eu l’occasion de mûrir. Aux autorités footballistiques Africaines et locales de faire le nécessaire pour endiguer ce fléau.