Développement du football congolais : Comment Inter Club, club des Forces Armées Congolais qui a tout pour être professionnel, peine à l’être; comparé à l’AS FAR du Maroc
Développement du football congolais – Fondé en 1967 sous l’impulsion de Jacques Joachim Yombi-Opangault, un des officiers supérieurs des Forces armées congolaises (FAC) de l’époque, Inter Club est un club omnisports basé à Brazzaville, qui a longtemps était une équipe composée à plus de 90 % de militaires tout grade et fonctions confondus. Au fil des années, et afin d’être compétitif aussi bien sur le plan national, que sur le plan international, Inter Club s’est ouvert aux civils, en recrutant les meilleurs talents du pays. D’autres ont même eu l’opportunité d’intégrer les rangs de l’Armée Congolaise via le club de sports.
Cependant, après 56 ans d’existence, l’Association Sportive des Forces Armées Congolaises, n’a pas su se réinventer, s’adapter à la mondialisation et se professionnaliser, comme les associations sportives sœur, parmi laquelle nous pouvons citer : AS FAR (association des Forces Armées Royales) du Maroc ou Association Sportive des Forces Armées Sénégalaises, pourtant Inter Club, a tous les atouts pour être structuré, professionnel. Analyse de la rédaction.
L’Association Sportive Inter Club, est un des plus vieux clubs de sports du Congo, au côté de Diables Noirs, CARA et Etoile du Congo. À 56 ans d’âge, ce club a marqué l’histoire du sport congolais, tant dans les compétitions nationales, qu’internationales et ce dans plusieurs disciplines sportives : football, Basket Ball, Hand Ball, Volley Ball, pour ne citer que celles-ci. Mais, l’une des disciplines sportives dans lesquelles Inter Club à laisser son empreinte, est sans conteste le Handball. Qu’il s’agisse de compétitions nationales ou internationales de handball, la simple évocation du nom d’Inter Club, donnait des frissons aux adversaires.
Pour preuves, l’Inter Club pôle Handball Club version féminine, est la seule équipe congolais à avoir remporter un trophée de champion de Coupe d’Afrique des Vainqueurs de Coupe Féminine de Handball, lors de la 23e édition en Tunisie, en battant en finale ABO Sports, un autre club de Handball féminin Congolais, qui a fait la pluie et le beau temps, pendant une période donnée. Mais il faut aussi rappeler, qu’avant ce sacre, l’Inter Club Handball toujours en version féminine, a été deux fois finalistes lors des deux éditions précédentes, en 2006 à Abidjan (Côte d’Ivoire) et 2005 à Fès (Maroc). Encore aujourd’hui, bien que le club ne bénéficie pas des moyens conséquents pour rester très compétitif, comme le sont les clubs angolais de CD Primeiro de Agosto et Atlético Petróleos de Luanda, Inter Club reste une valeur sûre du handball congolais.
L’Association Sportive Inter Club, un club qui a tout, pour être le club le plus structuré du Congo
En effet, au regard du patrimoine de l’Armée Congolaise et du budget dont bénéficie les Forces Armées Congolaises, l’Association Sportive Inter Club a de quoi être, le club sportif le plus structuré du Congo, rien qu’en matières d’infrastructures, car l’Armée Congolaise est doté d’un immense patrimoine terrien, qui peut permettre à son association sportive de s’érriger un siège social digne de ce nom, un centre d’entrainement sportif de haut niveau et de haute performance, qui peut même faire l’objet de location à d’autres structures sportives ou aux équipes nationales pour des stages de préparation.
Pourtant, ce n’est point le cas. S’il faut reconnaître, qu’Inter Club est seul club, ou la seule association sportive du Congo, à pouvoir bénéficier de ses propres installations sportives, toutes disciplines confondues, il faut aussi préciser que ces infrastructures ne sont pas vraiment propres à l’Association Sportive Inter Club, mais à l’Armée Congo. Il faut vraiment faire la nuance. Oui, Inter Club est le club de l’Armée Congolaise, mais elle n’a pas son propre patrimoine sportif. On pourrait dire, que ces installations sportives sont dédiées pour la pratique sportive des hommes en uniformes, hors entraînement spécifiques militaire, et donc, l’Association Sportive Inter Club profite de celles-ci, pour s’entraîner.
Cependant, ces installations sportives sont dans un piteux état, qui ne permet pas la pratique du sport de haut niveau. Il suffit de faire un tour, au terrain de football le plus connu de l’Armée Congolaise, le Stade Ornano, pour s’en rendre compte de vos propres yeux. Le gazon est quasiment inexistant et les entraînements se font sur du sable. C’est à se demander, si nous sommes vraiment sur les installations des Forces Armées Congolaises.
Au moment où on parle de haute performance sportive, l’Inter Club n’est même pas doté, d’une Salle de Fitness et de musculation de haute performance, sachant que de nos jours, les salles de musculations et de fitness, font parties des installations à avoir pour un club sportif des Forces Arnées..
Il en est de même en matière de communication. À l’ère du numérique et de la présence digitale des Association Sportives sur le net, notamment sur les réseaux sociaux, l’Association Inter Club, semble être dépassé. Le club sportif de l’Armée Congolaise, qui a tout pour bénéficier peut être du plus gros budget sportif au Congo, est presque absent de réseaux sociaux. Sa page facebook officielle, créée pour donner une forme de présence sur les réseaux sociaux et ne pas passer comme le dindon de la farce, est alimentée de façon non-ponctuelle. Donc, il est difficile de suivre les actualités d’Inter Club, toute discipline confondue, car la communication d’Inter Club est dans un état végétatif.
La page facebook officielle, n’atteint même pas le millier d’abonnés, alors que les Forces Armées sont constituées de plus de 100.000 hommes et femmes. Ce qui revient à dire, que le nombre minimum d’abonnés sur la page officielle d’Inter Club devrait être 50.000 abonnés. Il faut aussi dire, que les dirigeants de l’Association Sportive Inter Club, ne mettent pas les moyens qu’il faut pour s’attacher les services d’un jeune officier média, capable de couvrir l’ensemble des activités sportives de l’association, et ce, à des coûts pas très élevés : gestion des réseaux sociaux, création des affiches, reportages vidéos, bref, tout ce qu’il faut pour donner une bonne visibilité à Inter Club. Ce ne sont pas les compétences qui manquent dans notre pays.
Nous sommes tout de même en 2023, et il est triste de constater que la communication d’Inter Club ressemble à celle d’une équipe de quartiers, dite « ewawa ».
Immobilisme et manque de vision des dirigeants de l’Association Sportive, Inter Club
Si vous êtes tous d’accord avec nous, pour dire que l’Association Sportive Inter Club, club omnisports des Forces Armées Congolaises a tout pour être le club sportif le plus structuré, et même le premier club professionnel du Congo, il faut reconnaître que cela n’est pas une question de moyens financiers, encore moins de moyens terriens. Le problème de l’Inter Club, ce sont les différents dirigeants qui siègent au bureau exécutif général, qui manquent de vision. Qu’il s’agisse des présidents des sections football, handball, basket ball, et d’autres disciplines, aucun d’entre eux ne vient avec la vision de développer Inter Club. Ils dorment tous sur leurs lauriers, ce qui les intéresse le plus, ce sont les postes de Président Général ou Président d’une Section Sportive d’Inter Club. Le développement, ce n’est pas dans leur ADN.
Pourtant, il suffit d’un vrai projet cadre et d’une volonté des acteurs, qui sont tous des officiers militaires, pour la grande majorité des généraux ou colonels et pas des moindres, au sein de l’institution militaire, Inter Club pourrait concurrencer l’AS FAR du Maroc, TP Mazembe, ou tous les autres clubs du continent qui ont une grande valeur marchande. Aussi, avec une bonne stratégie marketing et de communication, le modèle économique serait facile à mettre en place : Cotisations des militaires , Carte d’Abonnement qui donne accès aux stades et lieux de compétitions nationales, auxquelles participent Inter Club, Vente de produits dérivés liés à Inter Club aux Militaires (calendriers, Porte-clefs, Écharpes.), en plus d’une subvention Spéciale du Ministère de la Défense, il y a de quoi faire d’Inter Club, un club du niveau de l’AS FAR, qui joue sur tous les plans.
Vous pouvez imaginez ce que cela pourrait générer en terme de revenus, d’images pour Inter Club et même l’Armée Congolaise ? Savez-vous, que les Forces Armées Congolaises comptent pas moins de 100.000 hommes et femmes dans leur rang, en faisant une petite estimation, que seulement 1/5 des militaires adhèrent au projet, et le tarif de la carte d’abonnement mensuel était à 5000 FCFA, cela permettrait à Inter Club d’engranger 100. millions de FCFA dans les caisses ! Hormis, les autres flux d’entrée d’argent lié peut être à la vente des produits dérivés estampillés Inter Club. En tout cas, Inter Club a tout pour être un club omnisports de Top 10 en Afrique.
Au regard de tout ce qui précède, vous en concluez que le problème d’Inter Club se trouve au niveau du management et de la vision des dirigeants. Ces derniers n’étant pas forcément formés au Management et au Développement des Organisations Sportives, ils n’ont aucune vision de développement de l’Association Sportive Inter Club. Nul ne doute, qu’Inter Club perçoit une petite subvention de l’Armée Congolaise, mais derrière, il n’y a aucune vision de trouver un moyen de faire de club, un club phare, structuré et professionnel.
Pour notre part, nous pensons que le déclic viendra peut-être, lorsque les autres clubs populaires du Congo, comme Diables Noirs, Etoile du Congo, CARA, feront le pas vers la professionnalisation, nul ne doute qu’Inter Club s’y mettra aussi, et aura de quoi être au-dessus des autres. Encore une fois, il faut des dirigeants qui soient formés au Management et Développement des Organisations Sportives, la formation militaire ne donne pas forcément accès, aux connaissances liées au management sportif, au Marketing et développement des activités sportives..