Si Brazzaville continue à être considéré comme le plus grand vivier du football congolais, avec de nombreux talents qui voient le jour chaque année, évoluant dans des clubs de Ligue 1 et Ligue 2 majeurs, dont certains sont systématiquement appelés en sélections nationales, ce n’est pas le cas de la ville océane qui se meurt peu à peu et peine à dynamiser son football. Analyse de l’hécatombe du football ponténégrin.

C’est une immense ville, capitale économique du Congo, le département de Pointe-Noire a longtemps été un trésor, une mine de diamants où s’empilaient les talents, aujourd’hui, il peine à fournir de très bons joueurs aux clubs locaux et aux sélections nationales. Il suffit de prendre connaissance, de la liste des joueurs présélectionnés pour le CHAN, il n’y a aucun joueur évoluant dans un club de la ville océane.

Pourtant, ce n’est pas faute de manquer de talents à Pointe-Noire, une ville qui a vu notamment éclore des talents comme Delvin NDINGA, Mavis TCHIBOTA, Haris TCHILOUMBOU et bien d’autres. Cependant, de nos jours, on constate une régression nette du football ponténégrin. Moins de talents, des clubs de football qui peine à tenir tête à ceux de Brazzaville. D’ailleurs, dans le classement du championnat national direct de Ligue 1 du Congo Brazzaville, les deux derniers du classement, sont des clubs de Pointe-Noire.

La responsabilité de la Ligue Départementale de Pointe-Noire

Dans cette problématique de régression et de perte de vitesse de la ville de Pointe-Noire en matière de football, le premier responsable est la Ligue Départementale de Football de Pointe-Noire. En effet, organe fédéral dépendant de la Fédération Congolaise de Football, chargée d’organiser les compétitions de football au niveau départemental, la Ligue Départementale de Football de Pointe-Noire a aussi pour mission, l’évaluation du niveau des clubs de la ville Pointe-Noire participant au championnat national, pour en tirer un bilan chaque saison sportive. Aussi, elle peut mettre en place une politique de formation de joueurs d’élites, une formation et le suivi des entraineurs au niveau départemental et ce en totale cohérence avec la politique nationale définie par la Direction Technique Nationale.

Toutefois, on constate que rien n’est fait dans ce sens. Les Clubs de Pointe-Noire sont en perte de vitesse année après année, sans pour autant que la ligue de football de Pointe-Noire n’en tire des conséquences et tente de redresser la barre. Cette année par exemple dans le championnat national direct de Ligue 1 du Congo Brazzaville, les deux derniers clubs du championnat, sont des clubs de Pointe-Noire.

Le football ponténégrin se meurt à petit feu. Observateurs, analystes et amoureux de football congolais s’interrogent sur le rôle ou l’inaction de la Ligue Départementale de Football de Pointe-Noire ? Pourquoi n’est-elle pas dynamique  comme celle de Brazzaville ? Est-ce un problème de moyens ? 

La Direction Technique Nationale aux abonnés absents

Organe technique central de la Fédération Congolaise de Football, la Direction Technique Nationale (DTN) a pour mission de développer la pratique sportive pour l’ensemble du football, avec pour champs d’action la formation de joueurs, la formation de cadres et la pratique sportive en elle-même. Elle veille à la mise en œuvre au sein de la fédération des orientations du ministère chargé des sports. Pour cela, elle se décline en trois pôles d’activité tant dans l’administration que dans l’animation: Détection, Formation du joueur d’élite, Formation et Suivi des Entraîneurs et Cadres techniques et Développement des pratiques.

Cette régression du niveau de football dans la ville océane, devrait depuis interpeller la DTN de la FECOFOOT, afin qu’elle mette en place une politique de remise à niveau des clubs de football, écoles et académies de football de Pointe-Noire, par l’entremise de la Ligue Départemental de Football de Pointe-Noire. Mais, elle semble être aux abonnés absents, dans l’évaluation du niveau qualitatif de football des  différentes ligues départementales de football. Directeur Technique National depuis quarante ans à la FECOFOOT, Gaston TCHIANGANA semble jouir d’un titre sans être dans l’action.

La responsabilité des clubs est aussi engagée dans cette baisse de niveau

Les Clubs de football de la ville de Pointe-Noire, doivent aussi s’auto-organiser et avoir plus d’ambitions comme ceux de Brazzaville. On constate une disparité d’implication dans la politique de détection et de formation des jeunes joueurs, entre les présidents des clubs de football de Pointe-Noire et ceux de Brazzaville. Les clubs de la ville océane produisent moins de talents qu’eux leurs homologues de Brazzaville.

La sonnette d’alarme est en tout cas tirée, même si la Ligue Départementale de Pointe-Noire, ne fait pas son travail comme celle de Brazzaville, la Direction Technique Nationale de la FECOFOOT devrait tout de même dresser un plan de formation et de redynamisation du football par département, afin d’éviter ce décalage que nous constatons actuellement entre les clubs de Brazzaville et ceux de Pointe-Noire.

Dans cette problématique, chaque acteur à son niveau, doit prendre ses responsabilités. L’avenir de notre football en dépend.  A bon entendeur… !