Football Congolais : Autopsie d’un football féminin enterré vivant sous Mayolas

Il fut un temps, pas si lointain, où le Congo faisait partie des grandes promesses du football féminin africain. C’était il y a 10 à 15 ans. Nos clubs étaient redoutés, nos joueuses talentueuses, et nos équipes capables de rivaliser avec les géants comme le Nigeria, le Ghana, l’Afrique du Sud ou encore la Zambie. Aujourd’hui, cette époque semble appartenir à un passé oublié, balayée par une décennie d’amateurisme et de promesses non tenues. Sous la présidence de Jean-Guy Blaise Mayolas à la tête de la FECOFOOT, le football féminin congolais n’est pas seulement en crise : il est en voie de disparition.

En six ans de mandat, aucun championnat national stable, aucune politique technique sérieuse, aucun objectif continental clair. Tout ce qui se fait se limite à quelques matchs de vitrine sans cohérence, juste de quoi remplir les rapports à la FIFA. Et pourtant, les moyens existent : les fonds FIFA Forward sont là, disponibles, mais leur impact reste invisible. Pas de structuration, pas de formation, pas d’élite. Rien.

Dans le même laps de temps, des pays qui étaient à des années-lumière derrière nous — Bénin, Mauritanie, Madagascar, Cameroun — ont lancé de vraies politiques de développement : championnats de Première, Deuxième, parfois Troisième Division, subventions aux clubs, encadrement technique. Pendant ce temps, au Congo, les clubs féminins disparaissent, se concentrant uniquement à Brazzaville et Pointe-Noire. Dans les autres départements comme le Pool, la Cuvette, la Sangha, ou les Plateaux : le désert. Aucun club, malgré la présence de Ligues Départementales et d’infrastructures. Quelle politique de développement national peut justifier un tel échec ?

Même la RDC, pourtant confrontée à de lourdes difficultés logistiques, parvient à organiser chaque année un championnat national féminin structuré, avec des clubs issus de toutes les provinces. La FECOFOOT, elle, n’a jamais réussi à organiser une seule édition digne de ce nom. Le comble, c’est que Mayolas n’est même pas un nouveau venu : il était vice-président de la FECOFOOT avant de prendre la tête. Il connaissait les problèmes. Il les a simplement aggravés.

Le bilan est donc sans appel : sous Mayolas, le football féminin n’a pas été abandonné, il a été achevé. Aujourd’hui, il ne reste plus que des illusions, quelques équipes fantômes, et des athlètes oubliées. Il est temps de tourner la page. Le changement n’est plus une option. C’est une nécessité.

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