Football Congolais : faut-il croire au championnat national direct ligue1 du Congo Brazzaville?

Créé en 1961, le championnat national de football masculin du Congo est la compétition phare de cette discipline gérée par la Fédération Congolaise de Football (FECOFOOT). Le plus grand défi de tous les temps du football congolais a été la régularité de cette compétition, qui ne manque pas de difficultés, comme l’état des stades ou leurs absences dans certains départements du pays, les primes et les salaires des joueurs, les problèmes d’arbitrage ne manquent pas. Cependant, depuis le 2 Septembre 2022, avec les nombreuses promesses de révéler le championnat congolais au monde entier, que peut-on retenir après quatre années de gestion  ?

La première division congolaise : une élite en quête de professionnalisme ?

Le leitmotiv de ce quadriennat est sans nul doute la professionnalisation du championnat national direct de Ligue 1. Si cette quête inassouvie reste encore un mirage pour certains observateurs avertis du football national, on peut dire sans ambages que des réformes significatives ont néanmoins impacté positivement ce sport. Moult phénomènes rédhibitoires ont rendu la tâche plus âpre aux dirigeants de la FECOFOOT. Cependant, des efforts ont été faits pour ne plus retomber dans les travers d’un passé qu’on voudrait bien ranger dans les placards ad vitam aeternam. Mais il reste encore beaucoup à faire.

Des clubs en difficulté financières dépendant des ressources financières des présidents 

Ce n’est un secret pour personne, mais au Congo Brazzaville, les clubs de football dépendent financièrement de leur président, qui sont les premiers argentiers du club. C’est à eux seuls qu’incombent la charge de financer toutes les dépenses du club : salaires des joueurs, salaires des entraîneurs, primes de matchs, déplacements nationaux et internationaux. Quelques sponsors peuvent venir s’y greffer, mais la part financière est très faible, par rapport aux dépenses des clubs. Diables Noirs, Etoile du Congo, AS Otoho, Cara, Inter Club, tous ces grands clubs congolais cités, ont tous à leur tête des présidents qui ont une bonne santé financière, qui sont souvent, soit des « hommes politiques » proches du régime en place, soit des « hommes d’affaires » ou Directeur de société publique proche de la famille présidentielle.

Le fait qu’un club de football fonctionne uniquement avec l’argent venant des poches de son président, est un risque pour sa compétitivité, sa durée sur le long terme, mais également un risque, pour le championnat. En effet, le jour où le président du club n’aurait plus les moyens pour tout assurer ou s’il décédait, tout s’écroulera comme un château de carte. Des exemples concrets existent au Congo Brazzaville, où des clubs de football ne sont devenus que des épaves, car les présidents qui avaient permit qu’ils soient connus et atteindre les sommets n’y sont plus.

Aucunes subventions de la part de la FECOFOOT

Aucun congolais participant au championnat national direct de Ligue 1 du Congo Brazzaville, ou de deuxième division, ne perçoit des subventions. Ni de la part du gouvernement congolais, ni de la part de la Fédération Congolaise de Football. Par manque de moyens financiers ou de présidents riches, plusieurs clubs de football congolais peinent à assurer toutes les charges qui leurs sont dues et d’être compétitifs face aux gros comme AS OTOHO, DIABLES NOIRS, INTER CLUB… Ce n’est donc que par passion, que les  joueurs continuent à s’entraîner et à participer aux rencontres du championnat, mais peine à vivre de leurs métiers.

Comme cela se passe dans les autres championnats africains, des subventions de la Fédération Congolaise de Football ou même du gouvernement congolais à l’endroit des clubs à chaque début de saison, seraient une bouffée d’oxygène pour ces nombreux clubs n’ayant pas de grands argentiers à leurs têtes.

Un niveau faible des équipes du championnat national 

Il suffit de faire un bilan chaque année,  des campagnes en Ligue des Champions Africaines CAF et Coupe de Confédération CAF, pour se rendre à l’évidence du faible niveau des clubs congolais. A peine le stade des préliminaires des compétitions africaines au niveau des clubs, que nos clubs sont déjà éliminés. Pourtant considérés comme les clubs qui imposent leur suprématie au niveau du championnat national, leurs adversaires ne se sont même pas gênés pour faire d’eux une simple bouchée. Pour rappel, en Ligue africaine des champions,  AS OTOHO pourtant dominant dans le championnat national a été éliminé dès le premier tour.

Un championnat qui peine à remplir les stades

Le championnat national direct de Ligue 1 du Congo Brazzaville, peine à engranger les foules. Le public congolais se déplace de moins en moins dans les stades, contrairement à ce que l’on pouvait observer il y a dix ans. Même des derby comme Diables Noirs – Etoile du Congo, ou CARA – Diables Noirs, Etoile du Congo – CARA, n’attirent plus les foules. Rares sont donc les affiches à suspens qui remplissent les stades. Aucun club congolais ne parvient à maintenir un taux de remplissage de 50 % des stades, sauf s’il s’agit de la finale de la coupe du Congo.

On se demande donc, comment la FECOFOOT arrive t’elle à faire des recettes avec la billetterie, si le taux de remplissage des stades est très faible. Comment les clubs pourront ils survivre, notamment les clubs de second rang, d’autant plus que la Fédération Congolaise de Football n’apporte aucune subvention aux clubs participants aux différents championnats de Ligue 1 et Ligue 2 .

Mais la réponse est toute trouvée à toutes ces questions. L’absence de spectacle et des matchs de faible niveau technique, démotivent les fans de football congolais à se déplacer dans les stades. Il faut être claire là dessus, ce qui attire en premier les supporters dans les stades, c’est le spectacle offert par les équipes. Or les différentes rencontres du championnat national direct de Ligue 1 du Congo Brazzavillemanquent de spectacle. Le niveau de jeu technique des équipes est très insuffisant. Il y a un  manque d’intensité dans le jeu, un manque d’intelligence de jeu pour la majeure partie des joueurs, les qualités mentales sont défaillantes d’une manière générale, les équipes  jouent presque tous un jeu stéréotypé (tout le monde joue de la même manière).

Ainsi, entre resté chez soi pour suivre un match de Ligue 1 française entre Brest et Angers et aller suivre un match entre Patronage et Diables Noirs qui ne produit aucune intensité dans le jeu, ni de spectacle, ni de technique, le choix est vite fait pour le congolais.

Les conséquences de l’absence du publics dans les stades congolais durant les rencontres du championnat de Ligue 1

L’absence de supporters dans les stades à des conséquences à la fois sur la motivation des joueurs, que sur la rentabilité financière du championnat national de football. En effet, en l’absence de supporters, on assiste à des matchs sans âmes. Le treizième homme est souvent mis en avant quand il est question de football. Le public est considéré comme un facteur important qui joue largement sur l’issue des matchs. Plusieurs études scientifiques prouvent que les équipes sont plus performantes sportivement lorsqu’elles sont entourées de leurs supporters. Le rôle du public n’est qu’un facteur de cette idée, mais reste important.

Aussi, l’absence du public dans le championnat national de Ligue 1 du Congo Brazzaville et d’autres compétions nationales, ne permettrait pas à la fédération congolaise de football de rentabiliser ses compétitions, ni par la billetterie, ni par la sponsorisation du championnat national direct de Ligue 1 et d’autres compétitions. Car aucun sponsor ne viendrait affiché son image dans un championnat qui ne drenne pas les foules et n’offre pas de spectacle. Il est important que l’instance dirigeante du football congolais se remette en question.

Des joueurs qui peinent à s’exporter dans des championnats majeurs à l’étranger

Le Championnat national direct de Ligue 1 du Congo Brazzaville, peine à exporter les joueurs dans les grands championnats européens, comme on pourrait le constater au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Maroc et en Tunisie. Contrairement à ce que l’on constate dans les championnats sénégalais, ivoiriens, marocains, tunisiens, où les joueurs s’exportent très facilement en Europe, notamment en France, les joueurs congolais évoluant dans le championnats s’exportent très souvent dans des championnats mineurs.

En général, les joueurs congolais évoluant dans nos clubs phares (Diables Noirs, As Otoho, Etoile du Congo, Inter Club,..), lorsqu’ils sont sollicités par des clubs étrangers, la plupart du temps, ils partent dans des championnats comme celui de l’Inde, du Kosovo, marocain (pour ceux qui sont internationaux, car le championnat marocain à une particularité), de l’Arabie Saoudite.

Rares sont les fois, où on entend un jour congolais venant d’un club du championnat national congolais, signé un contrat professionnel dans des clubs majeurs de la Ligue 1 française, Premier League ou même la Liga Espagnol. Une preuve que notre championnat est très faible et produit des joueurs de faibles niveau incapables parfois de réussir des tests d’entrée en pré-formation.

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