Ce dimanche 26 novembre 2023 au Stade Alphonse Massamba Debat de Brazzaville, le Club Multi Disciplinaires Diables Noirs avait rendez-vous pour son grand oral, et ce devant son public venu massivement de tous les coins du pays soutenir Cyril NDONGA et ses hommes. Ce qui devrait être un récital, s’est transformé en désillusion et en correction pour Diables Noirs, car les Yaka-Dia-Mama ont été battus par les Blancs de Bamako du Stade Malien (1-3). Cette défaite de Diables Noirs, n’est-elle pas le reflet du faible niveau de notre championnat, et par ricochet de nos entraîneurs et joueurs ? Décryptage. 

Une petite fessée. Arrivé, ambitieux au Stade Alphonse Massamba Debat malgré un début de saison globalement timide, le Club Multi Disciplianires Diables Noirs est tombé de haut contre le Stade Malien (3-1), ce dimanche. Dominés dans l’engagement, dépassés sur le plan tactiquo-technique et bien trop brouillons techniquement, les joueurs de la capitale ont logiquement subi la loi des Stadistes de Bamako. Le coup tenté par Cyril Ndonga, qui a aligné d’entrée deux milieux défensifs et un meneur de jeu pour faire de la place à trois attaquants, s’est soldé par un cuisant échec.

Un naufrage à tous les niveaux, qui questionne sur le niveau de nos joueurs, entraîneurs, par ricochet notre championnat ?

Le score est sans appel, mais amplement mérité tant l’écart entre les deux formations est criant sur cette rencontre. Mordants au pressing et conquérants, les Stadistes de Bamako sanctionnent rapidement des locaux trop fébriles, à l’instar d’un Bissila coupable d’une vilaine relance sur le premier but adverse. En embuscade après une, frappe repoussée par le même Bissila, Amadou Traore ouvre le score d’un plat du pied bien dosé (04′, 1-0). Incapables de réagir et dévorés dans les duels, les coéquipiers d’un Malonga Ernest en grande difficulté concèdent un second but, cette fois après une action confuse dans la surface à l’issue d’un coup franc, York M Diaby et reprend victorieusement d’une frappe (2-0, 10′).

Les Stadistes de Bamako vont continuer à dérouler le jeu sur le terrain, et les Diablotins continuent de subir l’intensité des joueurs du Stade de Bamako, portés par un désir d’en finir une bonne fois avec les Congolais. C’est d’ailleurs ce qui va arriver, puisque les visiteurs vont corser l’addition cette fois après un second coup franc, Issah Yakubu marque d’une tête (3-0, 41′).

Attendus de pied ferme au retour des vestiaires après leurs 45 premières minutes de piètre qualité, les Diablotins continuent de subir l’intensité et le niveau de jeu des joueurs du Stade Malien. S’entêtant dans ses choix, le technicien congolais de Diables Noirs, Cyril Ndonga continue de voir son entrejeu sombrer face à un trio Traore M-Y Coulibaly- C Douei infatigable.

Cyril NDONGA va tout de même apporter quelques changements à l’heure de jeu de la deuxième période, pour essayer d’impulser une autre dynamique à son équipe. Trois joueurs à savoir, Malonga , Ngakosso , Ngambali, vont sortir, pour être remplacé par Nkolo , Binguila , Ngouari. Ces changements vont tout de suite apporter leurs fruits. Les Diablotin vont se montrer un peu entreprenants et insistants dans la défense malienne.

La tendance va se renverser dans les 30 dernières minutes du match en faveur des locaux. Malheureusement, les hommes de Cyril Ndonga ont trop de déchets techniques, preuve soit d’une mauvaise qualité d’entraînement, soit d’un niveau technique faible des joueurs.

Mais à force d’insister, Diables Noirs va finir par être récompensé. En effet, sur un débordement de l’attaquant Mbuyi, le défenseur malien va le faucher dans la surface et l’arbitre siffle sans hésiter penalty pour Diables Noirs. Un penalty tout de même contesté par les Maliens. Nkolo Lorri entré quelques minutes plutôt et ayant récupéré le brassard, prend ses responsabilités pour se présenter devant le gardien malien. Sans trembler et avec expérience, il réussit son penalty (68e’), réduisant le score pour Diables Noirs. Ce but va redonner un peu d’espoir à Diables Noirs, qui va pousser durant les minutes restantes. Les hommes de Cyril Ndonga n’ont jamais su revenir, malgré les 8 minutes de temps additionnels accordés par l’arbitre.

Cette défaite de Diables Noirs qui questionne sur le niveau du football congolais

Cette défaite cuisante à domicile de Diables Noirs, qui a affiché un niveau piètre, tant dépassé dans l’intensité, la tactique et la technique, plusieurs observateurs pointent du doigt le niveau faible de notre championnat, qui n’est pas qualitatif, compétitif, avec des joueurs pas très bien formés, incapables d’exécuter un geste technique à la réception du ballon, quitte à se poser la question sur le contenu des entraînements des clubs.

D’aucuns, estiment, que ce n’est pas une question du niveau de championnat, mais de recrutement de joueurs et d’entraîneurs de qualité. Cependant, pour notre part, nous pensons que la problématique se trouve au niveau du championnat, car les adversaires de Diables Noirs au niveau local, mis à part AS Otohô qui semble avoir un effectif assez relevé, le reste des clubs congolais ne font que de la figuration dans le championnat direct de Ligue 1, quand ailleurs les championnats sont très relevés. C’est un handicap pour nos clubs congolais qui participent aux compétitions africaines.

Aussi, il y a la question sur les qualités des entraînements de nos clubs, qui laisse interrogatif sur le niveau de nos entraîneurs locaux. Au regard de la prestation des joueurs de Diables Noirs, dominés dans l’engagement, dépassés sur le plan tactiquo-technique et bien trop brouillons techniquement, il y a lieu s’interroger sur la qualité des entraînements des équipes congolaises.

En suivant le match de DN, je me suis posé la question que font les entraîneurs et joueurs de DN aux entraînements ?

J’ai vu des milieux de terrain incapable de contrôler les ballons, même les réceptions des balles aériennes nulles… Incapable de faire une passe, les relances de balle des latéraux tombent droit sur les adversaires… Les joueurs ne savent pas occuper et casser les lignes, créer des espaces et des dédoublements rien… Mais soit disant, ce sont des pros et internationaux …

Après, je me suis posé une deuxième question pourquoi nos joueurs ont toujours tendance à retourner derrière pour faire la passe à son collègue au lieu de créer pour aller en avant ?, s’exprime un observateur du football congolais dans un milieu privé

Le jeu pratiqué par les différentes équipes du championnat est peu spectaculaire au point de ne pas trop prendre de plaisir (presque toute les équipes jouent pareils !) ni pour le potentiel public, ni pour les joueurs, ni en vue d’une possible commercialisation du championnat national direct de ligue 1, par la vente d’espaces publicitaires et la diffusion de publicités durant les différentes rencontres diffusés en live streaming.

Points marquants du niveau faible de nos joueurs et de nos équipes de football :

• Le niveau de jeu technique des équipes est très insuffisant,
• Le manque d’intensité dans le jeu,
• Le manque d’intelligence de jeu pour la majeure partie des joueurs,
• Les qualités mentales défaillant d’une manière générale,
• Des équipes qui jouent presque tous un jeu stéréotypé (tout le monde joue de la même manière)

Les affluences du championnat national direct de Ligue 1 du Congo parmi les plus faibles…

Même si, tacitement, le Congolais a moins le football dans les veines que le Sud-Africain, le Marocain, le Camerounais ou l’Ivoirien (ce qui, tout de même a un impact assez conséquent sur le phénomène étudié), les affluences du championnat national direct de Ligue 1 du Congo sont assez révélatrices de son niveau. Outre les inconditionnels fans, existent les spectateurs pas « footix » mais qui ne supportent l’équipe que dans la victoire. Ceux qui garnissent les tribunes seulement si l’équipe joue bien que si les résultats sont là, et qui sont là uniquement pour prendre du plaisir en voyant leur équipe phare jouer.

Certes, le problème d’infrastructures, de structuration du football et du championnat national direct de Ligue 1 ne sont pas négligeables car aucun club de football congolais à ses propres installations, en plus d’avoir un championnat national direct de Ligue 1 dont les matchs ne se jouent que dans deux grandes villes, qui sont Brazzaville et Pointe Noire, tandis qu’il aurait plus judicieux de démocratiser les clubs dans villes ou des départements. Nous avons 12 départements, chaque département devrait avoir un club majeur et le championnat national de football devrait se joueur sur l’ensemble du territoire, qui créer de l’attraction, des fans bases, pour le rendre attractif et populaire.

Qu’espérer pour la suite ?

Souhaitons au championnat national direct de Ligue 1 du Congo de ne pas prospérer sous le fléau d’une médiocrité permanente. Espérons-lui que l’entraîneur congolais se réinvente, que les grosses écuries assument pleinement leur statut, en se professionnalisant, puis en se dotant de leurs propres installations et infrastructures. L’arrivée de grands sponsors sera primordiale pour l’intérêt du championnat – cette condition étant plausible si la dernière citée est mise en œuvre, l’éclosion de jeunes pépites. Des investissements financiers ambitieux dans les clubs de Congolais seront d’une importance capitale.

Souhaitons aussi que les équipes mineures affrontent le Diables Noirs, AS Otohô sans complexe, sans forcément se recroqueviller dans leurs vingt derniers mètres. Il n’y a pas de raison que les championnats marocains, sud-africains, Ivoiriens, puissent être relevés, ou presque toutes les équipes se valent systématiquement, que la course au titre soit plus serrée que jamais, et que le championnat national de Ligue 1 du Congo affiche un niveau d’infériorité qui nuit à notre indice sur le plan continental. Que les dirigeants chargé de gérer le football au Congo se remettent en question !