Allemagne-Japon : les notes du match

Après l’équipe de France ce mardi contre l’Australie (4-1), c’était au tour d’une autre grosse équipe européenne à rentrer en lice dans cette Coupe du Monde 2022. En effet, les Allemands d’Hansi Flick affrontaient, en début d’après-midi, le Japon au Khalifa International Stadium. Le sélectionneur allemand alignait ainsi une équipe très offensive puisque Musiala, Müller, Gnabry et Havertz démarraient ensemble.

On n’a pas tardé à retrouver la Mannschaft qu’on connaissait, subtilisant le ballon et optant pour des frappes de loin venant des pieds de Gündogan et Kimmich. Mais ils ont failli être rapidement douchés puisque sur une perte de balle du milieu de Manchester City, Ito centrait pour Maeda, qui marquait, mais était signalé, assez logiquement hors jeu (8e). Après, ce fut plus compliqué pour les Nippons. Kimmich s’essayait de loin, mais tombait sur un bon Gonda (20e) tout comme Gündogan moins de dix minutes plus tard (28e). Mais finalement, les Allemands allaient trouver la faille. Sur un magnifique renversement de jeu, Kimmich trouvait Raum. Le latéral gauche était d’abord fauché par Gonda, puis plaqué par ce dernier. L’arbitre désignait le point de penalty et Gündogan transformait facilement (1-0, 33e). Juste avant la pause, le second but allemand était refusé pour un hors-jeu, cette fois-ci de Kaï Havertz (45e +5).

Le Japon renverse tout

Au retour des vestiaires, les Japonais s’enhardissaient, mais les Allemands demeuraient les plus dangereux, ainsi Ilkay Gündogan, qui aurait pu décaler Serge Gnabry, décidait de frapper et touchait le poteau (60e). La Mannschaft n’était pas à l’abri de quelques errements défensifs, mais les Nippons étaient bien trop peu précis. Par contre, la 70e minute était le début du show Gonda. Pas franchement impérial en première période, il s’est imposé coup sur coup devant Hofmann, puis deux fois devant Gnabry de façon assez surréaliste, mais ô combien importante.

Mais Neuer n’était pas en reste. Après un magnifique contrôle de la poitrine, Kubo frappait en pleine surface. Le tir était contré par Rüdiger puis repoussé de façon spectaculaire par Neuer avant qu’Ito, qui avait pourtant le but grand ouvert, frappe au-dessus (72e). Mais cela se rapprochait trop et Doan de belle façon après une remise pas franchement inspirée de Neuer (1-1, 75e). Mais à force de jouer à la baballe, les Allemands allaient être punis. Sur un coup franc qui semblait anodin, Asano était lancé dans le dos de la défense, bien couvert par Süle pour le hors-jeu, se jouait de Schlotterbeck et envoyait une mine dans l’angle à moitié fermé par Neuer (2-1, 83e). Les Allemands jetaient alors toutes leurs forces de la bataille. Mais, malgré les sept minutes de temps additionnel et d’ultimes assauts, les Japonais ont bien renversé l’Allemagne et nous ont offert la deuxième surprise de ce début de Mondial après la défaite de l’Argentine contre l’Arabie Saoudite.

L’homme du match : Ito (7) : le très remuant joueur du Stade de Reims avait bien débuté son match avant de subir la mise en avant de l’équipe allemande. Mis en difficulté par l’absence d’Hiroki Sakai dans son couloir droit, il a passé plus de temps à courir dans le vide qu’à pouvoir profiter du ballon. En revanche, il a eu plus de ballons offensifs à négocier en seconde période, adressant notamment de nombreux centres à destination de la surface adverse. Il a également eu le malheur de voir l’égalisation lui être refusée par un énorme Manuel Neuer (74e).

Allemagne :

  • Neuer (3) : pas grand-chose à faire durant la première période, d’autant que la seule réelle action japonaise a accouché d’un but annulé pour hors-jeu. Mais il a eu du travail en deuxième mi-temps avec notamment un arrêt fabuleux à la 73e minute. Moins fabuleux par contre, sa manchette qui offre un but à Doan. Encore moins fabuleux, son angle mal fermé sur le but d’Asano.
  • Süle (4) : comme pressenti, le joueur du BVB a bien démarré latéral droit, ce qui peut sembler incongru vu sa grande carcasse. Mais il a assuré sans problème et dissuadé Kubo de venir déborder en première période. Plus de difficulté après la pause, où le manque de repli défensif l’a pénalisé. Surtout, il couvre Asano sur le deuxième but japonais. Une erreur d’alignement qui coûte cher.
  • Schlotterbeck (3) : assez précis dans ses premières interventions, mais parfois un peu brouillon dans ses relances, il a eu du mal dans le positionnement après la pause, laissant trop d’espaces dans son dos. Et cela s’est avéré problématique sur les deux buts japonais. Pas attentif sur le premier, et incroyablement déposé par Asano sur le deuxième.
  • Rüdiger (5) : le patron de la défense. Il a donné le ton avec ses premières interceptions tranchantes et fait comprendre à Maeda qu’il allait passer un mauvais après-midi. Dur dans les duels, il a mis une tête de peu à côté sur corner (17e). Mais il a coulé, comme ses partenaires, lorsque le Japon s’est brutalement réveillé…
  • Raum (5) : quelle activité ! Le latéral du RB Leipzig était présent partout dans son couloir gauche. Soutien constant pour Musiala, il a été servi à plusieurs reprises dans la surface et a obtenu le penalty du 1-0. Mais cela s’est compliqué en deuxième période, alors que l’intensité était retombée dans les rangs allemands. Le Japon s’est régalé dans son dos et dans celui de Schlotterbeck.
  • Kimmich (6,5) : l’Allemagne a une sacrée chance de compter un tel joueur dans ses rangs. Il est partout, tout le temps. Dans les pieds adverses pour récupérer les ballons, aux abords de la surface pour tirer au but dès que l’occasion se présente, dans les intervalles pour orienter efficacement, à l’image de son ballon parfait pour Raum, à l’origine du penalty. Abandonné par ses partenaires, notamment offensifs, à l’heure de jeu, comme si le break avait été fait. Trop seul.
  • Gündogan (7) : un début de match un peu compliqué avec une perte de balle dangereuse à la 8e minute. Puis le joueur de Manchester City a peu à peu pris la mesure de l’entrejeu adverse, avec une belle complémentarité avec Kimmich. Auteur de plusieurs frappes, il a inscrit un but sur penalty (33e) et a trouvé le poteau (60e). Remplacé par Goretzka (68e), entré au mauvais moment, quand le Japon a d’un coup haussé son niveau d’intensité. Un peu seul dans la révolte en fin de rencontre, avec une frappe qui a frôlé le poteau.
  • Gnabry (4) : une déception. Alors oui, il tente d’accélérer pour faire bouger les lignes, mais cela se finit trop souvent par des passes latérales. Au final, peu de véritables décalages créés, et aucune réelle occasion de but et une influence limitée. Remplacé en fin de rencontre (90e) par Moukoko.
  • Musiala (5) : un peu emprunté en début de rencontre, il s’est lâché au fil des minutes et a offert quelques fulgurances techniques. Une magnifique percée au cœur de la surface japonaise (51e) aurait pu aboutir à un but splendide s’il avait cadré sa frappe. Il a la capacité d’exister dans les espaces les plus réduits, et a montré qu’il avait les épaules pour s’imposer dans cette sélection pour le Mondial. Remplacé par Götze (79e), que l’on n’a pas vu.
  • Müller (4) : un simplificateur de jeu. Si Musiala et Gnabry avaient parfois tendance à porter le ballon, l’inusable milieu offensif du Bayern jouait régulièrement en une touche, deux maximum. Mais on a connu Müller aussi plus inspiré dans ses choix. Son entente avec Havertz laisse un peu songeur, les deux hommes ayant eu du mal à combiner. Remplacé par Hofmann (68e), qui s’est fait déborder à plusieurs reprises défensivement, puisqu’il s’est positionné au poste de milieu droit.
  • Havertz (4) : comme avec Chelsea, Havertz dépanne en pointe. Pas vraiment son poste, mais il commence à avoir l’habitude. Le problème, c’est qu’il a été pris dans la nasse japonaise et a eu un mal fou à être trouvé. Il a du coup dézoné pour toucher le cuir et a eu peu d’influence dans sa zone. Un but refusé logiquement pour hors-jeu et c’est à peu près tout. Remplacé par Füllkrug (79e), auteur d’une tête ratée.

Japon :

  • Gonda (6,5) : contraint à la parade sur une frappe puissante de Joshua Kimmich (20e) avant de s’opposer à Ilkay Gündogan (28e), Shuichi Gonda a beaucoup coûté à son équipe au cours des 45 premières minutes. Battu sur un pénalty qu’il a lui-même concédé (33e), il a ensuite eu le bonheur de voir le but du break de Kai Havertz refusé pour hors-jeu (45e+5). Sauvé par son équerre en début de seconde période (47e) puis par son poteau (60e), il a ensuite sauvé, par quatre fois, les siens du but du break (70e).
  • Sakai (4) : mis en difficulté face aux offensives dans son couloir, l’ancien Marseillais a réalisé une grosse faute de placement à l’origine de l’action ayant mené au pénalty de la Mannschaft (33e). Une erreur à laquelle il faut ajouter son abandon de couloir, repiquant constamment dans le cœur du jeu et laissant ainsi Junya Ito contraint à couvrir plusieurs joueurs allemands qui ne se privaient pas d’en profiter. Remplacé par Takumi Minamino (75e) après avoir manqué le but de l’égalisation. Une entrée explosive pour le Monégasque, directement impliqué sur l’égalisation de son équipe.
  • Itakura (7) : le défenseur du Borussia Mönchengladbach a vécu une après-midi durant laquelle il n’aura eu que très peu de temps pour se reposer. Définition même du pompier de service, il a, à de nombreuses reprises, dû dégager le cuir de la surface japonaise. Dans l’obligation de réagir en seconde période, il a plusieurs fois tenté de chasser les joueurs allemands loin de ses bases défensives pour impulser un nouvel état d’esprit. Passeur décisif sur le second but nippon, il a délivré une prestation très solide.
  • Yoshida (6) : empêchant l’Allemagne d’ouvrir le score (29e), le capitaine nippon a été mis à rude épreuve face à l’armada allemande. Des efforts défensifs répétés qui ont déteint sur l’état physique du joueur de Schalke, paru éreinté à l’heure de jeu. En difficulté face à la vivacité des offensifs allemands, il a cependant bien tenu la maison nippone, bien que souvent sur un fil.
  • Nagatomo (5) : pour sa 139e sélection, le vétéran a vécu une première période des plus tranquilles face à Serge Gnabry. Il s’est même montré dangereux à l’occasion de l’une de ses rares projections peu avant la mi-temps (45e). Remplacé par Kaoru Mitoma (57e) qui a tout de suite apporté, par ses qualités d’accélération.
  • Endo (6) : Wataru Endo n’est, dans un premier temps, pas parvenu à faire le lien entre ses lignes défensives et offensives. Un point négatif qu’il a rectifié durant le second acte, omniprésent dans le combat du milieu de terrain, se battant sur chaque ballon, ce qui explique également le grand nombre de ballons perdus par le joueur de Stuttgart (12/52).
  • Tanaka (6) : moins en vue que son coéquipier dans le double pivot mis en place dans le système de l’équipe nippone, Ao Tanaka a cependant réalisé un remarquable travail défensif, particulièrement au cours du premier acte durant lequel ses coéquipiers subissaient les assauts répétés des adversaires. Remplacé par Ritsu Doan (72e), buteur salvateur pour permettre au Japon d’égaliser (75e).
  • Kubo (4) : la pépite japonaise n’aura jamais réellement eu l’occasion de faire l’étalage de son talent. Peu touché, il a notamment perdu plus de la moitié des ballons qu’il a eu à négocier en première mi-temps (7/13), contraint à assumer un rôle plus défensif en raison de la hauteur du bloc allemand. Remplacé par Takehiro Tomiyasu (46e) venu se greffer à un système avec une défense passée à trois centraux au retour des vestiaires.
  • Kamada (6) : le meneur de jeu de l’Eintracht Francfort a été plutôt discret. Au marquage de Joshua Kimmich, il a livré une rude bataille pour tenter de maintenir à flot son milieu de terrain, finalement trop souvent débordé. Plus à son avantage en seconde période, il est l’un de ceux qui ont le plus profité de la réorganisation tactique opérée par son sélectionneur au retour des vestiaires.
  • Ito (7) : lire ci-dessus.
  • Maeda (6) : ceux qui ne connaissaient pas Daizen Maeda en tant que joueur du Celtic Glasgow ont cet après-midi eu un avant-goût des qualités de l’attaquant de 25 ans. Très travailleur et constamment au pressing, ne lésine jamais sur ses courses défensives pour venir soutenir son arrière-garde. Pensant ouvrir le score avant que la VAR ne le déjuge, il n’aura malheureusement pas eu de nombreuses occasions de se distinguer sur le plan offensif. Remplacé par Takuma Asano (57e), très en vue et qui n’a pas hésité à prendre sa chance à plusieurs reprises, récompensé en fin de rencontre pour offrir un succès capital aux Samouraïs (83e).

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