Football Congolais : Ouenze, cinquième arrondissement de Brazzaville, terre de talents footballistiques
Le cinquième arrondissement de Brazzaville n’en finit plus de voir émerger des talents qui réussissent dans les plus grands clubs du Congo. Mais pourquoi, cette spécificité du côté de Ouenze. Tentative d’explication de la rédaction.
Il y est plusieurs endroits au monde qui sont des terres bénies du football : le Sénégal, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Maroc, la France, le Brésil et plus particulièrement le cinquième arrondissement de Brazzaville au Congo. Il faut le dire, à Brazzaville, Ouenze est un véritable vivier de footballeurs, qui pour la grande majorité débutent dans des équipes de quartiers et finissent pour certains à avoir une carrière de footballeur d’élite.
Pour ceux qui suivent avec attention le football au Congo, particulièrement à Brazzaville, diront que cela n’est pas étonnant. L’arrondissement 5 de la capitale congolaise, compte à lui seul pas moins de 8 clubs de football qui évoluent entre la Ligue 1 et la Ligue 2 du Congo.
Saint Michel de Ouenze (Ligue 2 Congo.), Racing Club de Ouenze (Club de football amateur), AS Vegas (Ligue 2 Congo.), Ajax de Ouenze (Ligue 2), pour ne citer que ceux-ci, sont tous issus de l’arrondissement 5 Ouenze. Il serait difficile d’évaluer le nombre exact de joueurs, qui ont évolué dans des clubs originaires de Ouenze.
Mais, si on peut se permettre de dresser une petite liste de joueurs, il n’est pas étonnant de découvrir des grands noms qui ont fait la pluie et le beau temps du football congolais. Parmi lesquels ont trouve : Nkolo Lorry, Sidoine Beaulilia, Junior Mankiesse, (Saint Michel de Ouenze), Dua Ankira (Ajax de Ouenze), Françis Nzaba et Borel Tomadzoto (RCO). La liste est non exhaustive.
Une passion du football, de quartiers en quartier et une trajectoire familiale
Avec 1 club sur 2 participant tout au moins à une compétition nationale de football, l’arrondissement 5 Ouenze est assurément un des plus gros fournisseurs de « talents » de football de la capitale Congolaise. Il n’est pas un seul coin de ruelles ou de quartiers dans l’arrondissement Ouenze où on ne verrait pas des enfants ou des « petits » tapés dans le ballon. Doit aux petits poteaux », soit sur un grand terrain à 11 contre 11. Dans chaque recoin de ruelles à Ouenze, on peut apercevoir des gens crier et se donner des airs de Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi, et il faut nous croire, le talent y est. Contrairement, à des pays comme la France où les enfants sont formés pour apprendre comment taper dans un ballon, à Ouenze, les enfants apprennent à jouer et à développer leurs capacités athlétiques, grâce au « mwana foot« , comme partout au Congo.
Mais au-delà de tout ça, c’est une passion qui est transmise de génération en génération, car dans chaque quartier ou ruelle, les jeunes entendent se raconter les prouesses de tel ou tel tonton, ou grand frère, qui a fait la pluie et le beau temps des grands clubs de football du Congo, et même des sélections nationales du Congo.
Ainsi, donc, ils sont nombreux à vouloir imiter leurs grands frères du quartier, bien sûr sur, avec le regard bienveillant des autres grands du quartier qui s’improvisent très souvent encadreurs, sans avoir suivi une quelconque formation, mais réussissent tant bien que mal leur mission. Il est très facile de trouver à Ouenze, 1 famille sur 3 ayant eu au moins un jeune talent évolué au niveau de l’élite du football congolais.
Faire preuve d’imagination, d’inventivité et d’adaptabilité
Les équipes se forment en fonction du potentiel de tout un chacun. Très souvent, dans chaque quartier, on connaît quels sont les petits qui touchent bien à la balle. Généralement, ils viennent se frotter au plus grand, pour acquérir une certaine maturité. Les meilleurs joueurs restent sur le terrain. Donc, si tu veux rester et jouer encore plus longtemps, il faut te donner à fond. Il y a des différences d’âge de trois, quatre, cinq ans, des fois. Le petit gabarit, quand il joue contre le grand qui est plus costaud, doit faire preuve d’imagination, d’inventivité pour pouvoir s’en sortir. Finalement, le côté quartier populaire, c’est l’affirmation de soi, il faut faire sa place, gagner le respect.
L’autre particularité de Ouenze et c’est ce qui fait sa force, c’est sa forte densité de population, qui s’accompagne d’un grand nombre de clubs de football. C’est l’arrondissement qui compte le plus de clubs à Brazzaville, cela répond à la demande et à la grande densité. On ne peut pas rater les grands talents avec un tel brassage », estime Karil Mbemba, un consultant terrain pour NDEMBOMAG. Pour lui, « le football est un sport social », que n’importe qui peut pratiquer. Il pense qu’on peut faire le lien entre quartier populaire et réussite dans le football. Les enfants ici ou dans des quartiers comme Ouenze, Bacongo, Talangai, ne font que ça. Imaginez si un enfant joue au foot trois heures par jour après l’école, s’il a du talent et une famille qui l’accompagne, il a plus de chance d’y arriver, explique celui que l’on surnomme Ancien Mbimga.
Le football permet aussi aux jeunes de ne pas traîner dans le quartier sans rien faire sinon des bêtises ou devenir des bébés noirs. Il faille que les responsables en charge du football national, le ministère des Sports, et autres acteurs politiques importants du pays, s’investissent pour donner de meilleures conditions de formations et d’entraînements à nos jeunes.