Football Congolais – En date du 09 mars 2024, se tiendra dans le département de SIBITI, l’Assemblée Générale Ordinaire de la Fédération Congolaise de Football (FECOFOOT), session à laquelle prendront part l’ensemble des membres du Comité Exécutif de la FECOFOOT, des invités et des membres de l’Assemblée Générale.

Le Président Jean Guy Blaise Mayolas, président du Comité Exécutif de la Fédération Congolaise de Football (FECOFOOT), est déjà à son deuxième mandat consécutif, à la tête de l’instance dirigeante du football congolais. Pourtant, après plus 6 ans à la tête de cette institution, l’ancien Président de TP Mystère Football Club (club ayant disparu), et Étoile du Congo (Ligue 1 du Congo), peine à impulser une nouvelle dynamique visant à réformer le football congolais de fond en comble.

De la réforme des textes statutaires et réglementaires, à la proposition d’un “Plan Marshall” visant à relancer le football congolais, en ce qui concerne la formation des éducateurs de football, des formateurs de football, de la formation et la remise à niveau des entraîneurs en activité, du développement des centres et écoles de football, bref, la liste est non exhaustive, des actions que pouvaient mener Jean Guy Blaise Mayolas, mais il n’en est pas le cas. Alors de quoi parlera-t-il avec ses pairs à Sibiti, lors de cette fameuse A.G du 09 mars ?

Selon les conclusions des travaux de la session du Comité Exécutif de la FECOFOOT, qui s’était tenu du 21 au 23 février 2024, l’ordre du jour de cette A.G, portera sur les éléments suivants :

• Approbation du procès-verbal de l’A.G du 15 avril 2023
• Désignation du Cabinet d’Audit indépendant
• Approbation du rapport d’activités 2023
• Présentation des rapports d’activités des ligues départementales par leurs présidents
• Présentation du rapport financier 2023
• Approbation du budget 2024
• Adoption du règlement intérieur et du règlement financier de la FECOFOOT
• Élection du Président, des vice-président et des membres des organes juridictionnelle
• Élection du président, des vice-présidents et des membres des commissions indépendantes à savoir Commission électorale et la commission électorale

Sur l’ensemble des sujets prévus à l’ordre du jour, pas un seul porte sur les véritables problèmes du football congolais, la formation des joueurs, la formation des éducateurs et formateurs de football, la formation et la remise à niveau des entraîneurs en activité, la définition d’une doctrine et une éthique au sein des sélections, rien.

Pourtant, au regard des nombreux échecs que le football congolais connaît et a connu l’année dernière, tant au niveau des équipes nationales toute catégorie confondue, qu’au niveau des clubs, on aurait cru qu’en cette nouvelle année, parmi les premiers travaux de la FECOFOOT, il y aurait les questions liées à la réforme et refonte de notre football.

Jean Guy Blaise Mayolas, un président sans vision ?

Très critiqué par les observateurs et fans de football congolais, pour son très mauvais de management à la tête de la FECOFOOT depuis son accession à la tête de l’institution, des mauvais résultats des équipes nationales de football du Congo, en l’occurrence l’équipe nationale des Diables Rouges du Congo seniors hommes de football, qui affiche éliminatoires après éliminatoires, des résultats médiocres, et n’a plus participé à une CAN, depuis 2015, ajouté à cela l’état de notre football local, Jean Guy Blaise Mayolas, ancien Président de TP Mystère et Etoile du Congo, ne fournit aucun effort pour changer les choses
Le football congolais est malade. Il souffre de plusieurs maux, dont notamment les problématiques de formation de joueurs, formation des joueurs, la formation des éducateurs et formateurs de football, la formation et la remise à niveau des entraîneurs en activité, la définition d’une doctrine et une éthique au sein des sélections et bien d’autres maux, qui freinent le développement du football au Congo.

Au regard des mauvais résultats du football congolais, on aurait pu penser, que Jean Guy Blaise Mayolas propose des actions concrètes et pragmatiques, à court et moyen terme, visant à redynamiser le football congolais.

Tenez par exemple, sur la problématique de formation des jeunes joueurs, contrairement à certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Maroc, le Nigeria, le Cameroun, la Guinée Conakry, et aujourd’hui le Sénégal qui devient même un vrai cas d’exemple, doté d’Académie de football de qualité, qui forment des joueurs de qualité, il n’en est pas de même au Congo.

Les joueurs congolais, sont mal formés, sans un cadre technique défini par la FECOFOOT, qui épouse sa vision, la philosophie de jeu qu’elle veut développer, mais aussi les types des joueurs, qu’elle aimerait voir éclore. Nos joueurs sont formés çà et là, par des personnes de bonnes volontés, qui n’ont suivi aucune formation d’éducateurs/formateurs de football, ainsi la formation du jeune joueur au Congo, est bâclée, et ne prend pas en compte le développement de toutes les qualités recherchées chez un joueur qualificatif.

Ainsi, ces joueurs intègrent les clubs d’élite (Ligue 1 et Ligue 2), avec toutes leurs insuffisances. Il n’est donc pas étonnant, que le niveau de notre championnat ne soit pas qualitatif en termes de technicité et de jeu proposés par les joueurs. Le très mauvais niveau de nos joueurs mal formés, impacte également nos différentes sélections nationales de football.

De ce qui précède, on aurait donc pu imaginer, que durant chaque A.G de la FECOFOOT, que soient débattues ces problématiques, mais il n’en est rien. Toujours les mêmes sujets, qui sont loin des problèmes de notre football.

Rassurez-vous, il n’y a pas que les problèmes du niveau des joueurs, cause d’une mauvaise politique de formation, il y a aussi le niveau des entraîneurs locaux, qui bien que certains aient leurs diplômes CAF C ou B, ont nettement besoin de remise à niveau, afin de proposer autre chose, en termes tactico-technique, que ce que nous voyons tous les weekend.

On peut aussi, parler du sens éthique des sélectionneurs et des présidents des clubs, qui se laissent emporter dans des relations malsaines d’accointances et de favoritismes, visant à convoquer en équipes nationales, non pas des joueurs méritants, mais des joueurs proposés sous fond d’amitiés, de proximité familiales, d’appartenance ethnique, et même sous fond de corruption, comme les pratiques des “10 %” très répandus dans le milieu du football congolais.

Jean Guy Blaise Mayolas, doit-il proposer un Plan Marshall pour relancer le football congolais ?

Il est évident, que pour sauver son image impactée par les critiques, Jean Guy Blaise MAYOLAS doit passer à l’action et plus qu’au discours, ses actions ne devraient plus se limiter à la professionnalisation Ligue 1, mais depuis la base. Il faille que le Président Mayolas mette en place un plan Marshall, visant à redynamiser le football congolais, en particulier le football des jeunes.

En effet, hormis les questions liées à la réforme des textes de la FECOFOOT, qui constituent une des principales défaillances dans notre football, il y a aussi les questions liées à la formation des jeunes talents, qui pour la grande majorité sont formés par des bénévoles qui n’ont aucune compétence dans la formation des jeunes talents, sans cadre lexical sur lequel, ils peuvent se référer, afin de savoir quels sont les éléments à développer dans la formation du jeune footballeur, afin d’avoir des footballeurs bien formés et qui répondent aux exigences des clubs des recruteurs.

S’il faut reconnaître les efforts du Président Mayolas à donner de la visibilité au championnat national direct de Ligue 1 du Congo, il est important pour le Président Mayolas de savoir que si le football offert par les joueurs durant les rencontres qui seront diffusés n’est pas attractif et qualitatif, il y aura très peu de téléspectateurs devant leurs postes TV, et ceux qui composent la grande majorité des équipes, sont ces mêmes jeunes joueurs, qui sont mal formés.

Quelles actions pour le Président MAYOLAS en 2024 ?

En amont des actions menées par le Président Mayolas, concernant la professionnalisation et le développement de la visibilité de la Ligue 1 du Congo, il faille que celui-ci mène aussi des actions dans la formation des éducateurs de football, des jeunes talents, et même des entraîneurs en activité. Voici quelques pistes :

• Organisation par la Direction Technique Nationale de la FECOFOOT, de séminaires à destination des éducateurs/formateurs de jeunes footballeurs et footballeuses au Congo en activités, et ceux qui veulent s’y mettre
• Proposition, rédaction, diffusion et mise à disposition d’un “Lexical de formation des jeunes talents” à destination des éducateurs bénévoles qui forment les jeunes joueurs au Congo, afin que tous les jeunes formés sur l’ensemble du territoire puissent avoir le même type de formation.
• Création d’une base de données de structures sportives formant les jeunes footballeurs au Congo, afin de mieux les accompagner et d’évaluer la qualité de formation. Toute structure qui forme ou aspire à former des footballeurs, footballeuses, doit se faire enregistrer auprès de la FECOFOOT
• Organisation d’une Coupe Nationale des Jeunes, chaque saison sportive, en vue de permettre aux structures formant les jeunes à s’affronter. Cette Coupe Nationale des Jeunes Football verra la participation de toutes les équipes de jeunes de catégories (U20, U18, U16) de tous les départements, avec des préliminaires, un peu comme la Coupe du Congo. Tél l’est la Coupe la Gambardella en France, cette Coupe devra porter le nom d’une ancienne gloire du football congolais, comme par exemple la “Coupe Tostao »
• Faire une vraie réforme de la Ligue Nationale de Football Féminin, car l’instance chargée d’organiser les compétitions nationales de football fémini, peine à relever le défi du développement de la pratique, comme le fait approximativement la “LINAFOOT”
• Mettre en place un code d’éthique au sein de sélections nationales, visant à interdire le favoritisme dans les sélections des joueurs et joueuses au sein des sélections nationales de football des Diables Rouges du Congo
• Permettre aux sélections nationales de football des Diables Rouges du Congo, de participer aux semaines FIFA, de disputer des matchs amicaux, ceci afin de mieux s’évaluer.

La liste des actions que pourraient mener le Président Mayolas est longue et non exhaustive, toutefois, il ne peut pas tout faire en même temps, car le mal du football congolais est très profond. Par exemple, il y a aussi des actions à mener visant à former les dirigeants et présidents des structures sportives, au management et développement des organisations sportives.

Cependant, les sept actions proposées ci-dessus, sont importantes et nécessaires, pour commencer à relever le niveau de notre football. Mieux le football se porte, et est attractif, plus les gens vont s’y intéresser et remplir les stades.