football congolais, fétichisme : et si on se concentrait sur la formation des talents, le rehaussement du niveau de nos joueurs et de notre championnat national, en oubliant l‘escroquerie des charlatans féticheurs ?

FOOTBALL CONGOLAIS – Les pratiques fétichistes sont très répandues dans le football congolais. Qu’il s’agisse des sélections nationales ou des clubs locaux évoluant dans les championnats nationaux de ligues majeures (Ligue 1 et Ligue 2) ou inférieures (ligues départementales), dirigeants, joueurs et supporters y sont très attachés. Pourtant, ces pratiques d’un autre temps qui n’ont aucun effet sur la performance sportive, devraient être définitivement proscrites dans les clubs et par la Fédération Congolaise de Football. Cependant, vous serez étonné de savoir, que même les dirigeants les plus hauts placés de l’instance dirigeante du football congolais, y croient dur comme, et n’hésitent pas à payer des charlatans pour semble-t-il « travailler les matchs ». Analyse par la rédaction de NDEMBOMAG, d’un phénomène qui mine le football congolais, et contribue parfois aux échecs de nos équipes dans les compétitions internationales.

Plus ils y sont sensibles, moins ils en parlent. La simple évocation de la question d’utilisation des  » BA NKISI » fait fuir les interlocuteurs, y compris les habitués des médias et ceux qui ne sont pas nés ou ne vivent pas sur le continent. Ainsi, plusieurs interlocuteurs ont poliment décliné l’invitation qui leur avait été faite de parler (même sous le couvert de l’anonymat) de l’impact des différentes croyances au sein des sélections et clubs de football congolais.

Il y a quelques décennies de cela, les pratiques fétichistes étaient très répandues au sien des clubs congolais et visibles de tous, dans les stades, et ce, durant les rencontres des championnats nationaux. Les joueurs n’hésitaient pas à asperger d’eau semble-t-il « travaillé » par leurs marabouts, dans leurs buts et surface, avec pour objectif de ne pas encaisser de buts.

D’autres par contre, n’hésitaient pas à jeter dans les buts de leurs adversaires, des poudres aussi « travaillés » par leurs marabouts, qui consistaient à faire office de force d’opposition, à ce que les autres auraient placés dans leurs buts. Il existe plusieurs histoires qui se racontent dans les quartiers autour des pratiques et rituelles mystiques, opérées par les clubs de football congolais pour remporter les matchs, qui peuvent donner la fièvre.

Cependant, si ces pratiques continuent à exister de nos jours, elles tendent à disparaître et à discrètes, car l’instance en charge du football congolais avait pris des dispositions, visant à sanctionner les clubs qui tenteraient d’user de pratiques fétichistes visibles durant les rencontres des championnats nationaux.

En réalité, elles persistent. La bêtise est têtue dit-on ! Certains présidents de clubs de football congolais, n’hésitent pas à faire recours à des « marabouts » ou « féticheurs », pour que ceux-ci, les aident à remporter un match mystiquement, quand certaines joueurs congolais, même internationaux évoluant à l’étranger, font appel des « marabouts » et « féticheurs », pour les aider à gagner une place au sein des sélections nationales de football des Diables Rouges, allant jusqu’à demander que le « féticheur » puisse provoquer une blessure d’un potentiel concurrent en sélection. Vous comprenez que le mal est profond.

Interrogé à l’époque par le magazine Jeune Afrique, l’ancien sélectionneur des Diables Rouges du Congo Seniors Hommes, n’avait pas nié l’existence de telles pratiques au sein de la sélection nationale congolaise.,

Cela ne m’étonne pas vraiment, s’amusait à dire  Claude Le Roy, sélectionneur des Diables rouges à l’époque. Ils sont presque tous très croyants et le fétichisme reste assez présent, mais ils gardent cela pour eux, c’est quelque chose de très personnel. Les grigris font partie de la culture africaine, même si j’ai parfois le sentiment que le phénomène a un peu perdu du terrain au profit de la religion. 

 

Et la Fédération Congolaise de Football dans tout ça ? 

Si la Fédération Congolaise de Football reste très ferme sur ce genre de pratiques, allant jusqu’à sanctionné lourdement tout club ou tout joueur, qui tenterait d’user de pratiques fétichistes durant les compétitions nationales, elle n’est pas exempte de tout reproche. En effet, certains responsables au sein du Comité Exécutif de la FECOFOOT, sont eux-mêmes des grands adeptes de pratiques fétichistes, puisqu’ils sont pour la plupart acteurs au sein des clubs de football de Ligue 1 du Congo. Même le président de la FECOFOOT, accorde l’estime aux gris-gris.

D’après certaines bruits de couloir, un club de présidents des clubs de football féminin, auraient semble t’il soutirer de l’argent auprès du président de la FECOFOOT, et ce pas moins de 500.000 FCFA, afin de « travailler mystiquement » le match qui devrait opposer la sélection nationale des Diables Rouges du Congo Seniors Dames football, face à celle de la Tunisie. Résultats : le travail mystique n’a rien donner comme résultat, et les Diables Rouges du Congo Seniors Dames, ont été tenues en échec par les Tunisiennes et éliminées. Voyez-vous, le mal est très profond, si même les dirigeants en charge du football, qui devrait baser leur force sur la préparation, la performance sportive, posent leur espoir aux gris-gris.

Se concentrer sur la formation des talents, des entraîneurs, la rehausse du niveau du championnat : les fétiches et les gris-gris, n’ont aucun impact sur la performance sportive

Il est temps pour les dirigeants congolais de changer de paradigme, en ce qui concerne le fétichisme et les gris-gris. Il faille comprendre que le premier élément de réussite sportive, c’est le talent, et la préparation par des entraînements de haut niveau. Si vous n’êtes pas talentueux, et avez une très mauvaise préparation, même Dieu le créateur de l’univers ne pourra pas vous venir en aide. Ne dit-on pas dans la bible ? « Aide-toi, et le ciel t’aidera » ? Les dirigeants des clubs de football, les joueurs, et les responsables de la fédération, doivent comprendre que le secret de la réussite de notre football, c’est la mise en place d’un cadre de formation de talents depuis la base, la formation et la remise à niveau régulier des entraîneurs locaux, en plus de l’organisation de championnats nationaux compétitifs. Les gris-gris, ne sont que des éléments psychologiques, qui agissent comment booster.

C’était un peu le propos de Claude Roy, toujours lors de son entretien à Jeune Afrique, concernant le fétichisme au sein de la sélection des Diables Rouges du Congo Seniors Hommes :

Si un joueur écoute uniquement son marabout, cela peut avoir des effets désastreux.

Le Roy, qui connaît l’Afrique par cœur pour avoir trimbalé sa longue tignasse blonde au Cameroun (deux fois), au Sénégal, en RD Congo (deux fois), au Ghana et, depuis la fin 2013, au Congo, assure n’avoir jamais empêché un joueur d’avoir recours aux services de son marabout.

 À une condition, précise-t-il. C’est que l’on ne m’impose pas cette personne dans mon staff technique. Je ne dis pas cela au hasard, car je sais que c’est déjà arrivé… Et si un joueur se met à écouter uniquement son marabout, cela peut avoir des effets désastreux. 

 

Les pratiques fétichistes, n’ont en réalité aucun rôle en sport où seuls les entraînements et la discipline du joueur procurent des bons résultats jusqu’aux grands records. Si les pratiques fétichistes avaient un réel impacte dans les performances sportives, le Bénin terre du Voodou aurait sans doute remporter tous ses matchs des sélections nationales de football, à domicile, ou encore gagné la Coupe d’Afrique des Nations de Football.

Le succès de nos clubs et équipes nationales de football, se trouve dans la détection et la formation de talents, aux entraînements, à la discipline et à la persévérance qui caractérisent les brillantes carrières footballistiques des joueurs et clubs africains et européens, comme secret de réussite.

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